Cornouiller du Canada ou Quatre-temps ou Rougets
Cornus canadensis
Au cours de ma troisième visite au parc côtier Kiskotuk, du 19 au 22 juin 2023, je marchais quotidiennement dans les sentiers du secteur des Passereaux. Le sous-bois entre le chalet Kiwhos et l'aire de feu couverte était tapissé de cornouiller du Canada en fleur.
Flore Laurentienne par Frère Marie-Victorin (1964) m'indique que le fruit à venir, rouge vif, est comestible. J'apprends aussi que les pétales et les étamines ont une élasticité et réagissent au contact d'un insecte.
Dans le cadre des recherches à venir sur cette plante, je vais tenter de faire ressortir les pigments de la fleur, des feuilles, ainsi que du fruit.
Quelques informations recueillies :
Cornouiller - Cornus fait allusion à la dureté du bois de certaines espèces '' ce bois est dur et ferme comme corne de bête. '' (Flore Laurentienne).
Espèce couvrante caractéristique des forêts de conifères canadiennes.
La tige fera de 7 à 20 cm de hauteur.
Les plants sont reliées entre eux par un rhizome.
Confection de pigments naturels à partir du cornouiller - feuille, fleur et fruit
La cueillette
Pour le cornouiller, j'avais envie d'explorer différentes parties de la plante. J'ai donc cueilli la fleur, les feuilles et le fruit. Évidemment, ces cueillettes ont dû être faites à différents moments dans la saison, la feuille et la fleur en premier, au mois de juin et le fruit fin juillet, début août.
La décoction
Ici, j'ai fait les décoctions des feuilles et des fleurs séchées. Ces tests ont été mes premiers, accompagnés de ma mentore des couleurs, Dahlia Milon. Débutante et nerveuse, j'avais trop ajouté d'eau dans la décoction de feuilles de cornouiller et j'ai dû laisser tout l'après-midi sur le feu afin que le volume réduise et se concentre.
Le fruit sentait bon, je l'ai pilé au pile-patate afin de l'éclater et de libérer son plein potentiel de pigmentation.
À cette étape, je valide la température afin qu'elle frôle toujours le point d'ébullition sans le rencontrer.
À cette étape, la couleur ne se révèle pas encore, la surprise viendra plus tard.
étapes manquantes (images) : filtrer et ajouter les ingrédients actifs (alun et carbonate de sodium ou soda ash)
Laver le pigment
Je connais maintenant la couleur du pigment, ayant laissé se déposer le tout après l'ajout de l'alun et du soda ash. Pour le cornouiller, je décide de faire des tests doubles pour le fruit, je me retrouve ici avec deux fois plus de pigments à laver. Le fruit en test à 8% d'alun et un second à 10% d'alun. Pour la fleur et les feuilles, j'ai fait seulement un test à 10% d'alun. À cette étape, je dois rincer le pigment jusqu'à obtenir une eau quasi-claire.
Sécher le pigment
Malgré l'air ambiant à 40-50 % d'humidité et une aération continue, le pigment prend bien son temps à sécher, parfois jusqu'à une semaine complète. Au bout de cette attente, je me retrouve avec le résultat final du pigment.
Mettre en poudre et conserver
Au terme de toutes ces étapes, il en résulte une petite quantité de précieux pigment. Ici, je me retrouve avec un vert crémeux, un autre, vert pomme et deux teintes de violet. Et voici la palette du plant de cornouiller en quasi-totalité.
Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4, eau 5 et le pigment final
Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4 et le pigment final
Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4, eau 5 et le pigment final
Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4, eau 5 et le pigment final