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Épilobe en épi

ou Épilobe à feuilles étroites ou Laurier de Saint-Antoine

Epilobium angustifolium

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L'épilobe marque la saison estivale, on en trouve un peu partout. Groupées, ces fleurs longent les routes, les fossés, les rives et colorent les champs en friche de leur couleur magenta vif. Après un certain temps, elles blanchissent et laissent s'envoler une quantité impressionnante de pollen.

Enfant, je me souviens avoir été impressionnée par les nuages de pollen d'épilobe que transportait tout doucement le vent. En soirée, à travers un soleil oblique c'était une scène spectaculaire, on s'amusait à les secouer davantage pour amplifier l'envolée blanche.

Lorsque je m'y intéresse de près, j'y trouve toujours des insectes à observer. Cette plante me fascine, j'en ai fait des essais d'extraction de couleurs des fleurs, mais aussi de l'extrémité de l'épi, sans les fleurs.

Quelques informations recueillies :

L'étymologie de son nom générique veut dire ''sur la capsule'', cela exprime la naissance simultanée de la fleur et de la capsule.

Fireweed ou Bouquet rouge sont deux dénominations connues pour l'épilobe.

La durée de floraison de la grappe de fleurs peut s'étendre de juin à septembre. Par contre, chacune des fleurs s'épanouiront pendant seulement 48 heures.

Cette plante est très féconde, un épi peut contenir plus d'une centaine de capsules qui elles, contiennent environ 450 graines.

L'épilobe prolifère sur des sols ayant subi des incendies.

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Confection de pigments naturels à partir de l'épilobe - fleur et épi

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La cueillette

Je me suis d'abord intéressée aux fleurs. J'en ai cueilli tout près de chez moi, en face de la maison ainsi que près du fleuve. Fraîches, elles ont immédiatement été mises en décoction.

Plus tard dans l'été, j'ai récolté les épis sans les fleurs. J'en cueilli suffisamment pour en faire un test de pigments.

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La décoction

La fleur se détache rapidement de sa couleur magenta pour l'offrir à l'eau. Tandis que les épis, malgré leur couleur rouge, ne colorent que très peu l'eau.

Je m'assure de maintenir la température entre 95 et 99 degré Celsius pendant 60 minutes. L'eau ne doit pas atteindre le point d'ébullition, mais doit le frôler.

À cette étape, la couleur du liquide n'est pas forcément, voire jamais, celle du pigment final.

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Filtrer et ajouter les ingrédients actifs

Je filtre d'abord les décoctions pour l'obtention d'un liquide sans résidu. Je pèse chaque contenant de décoction et je calcule la quantité des ingrédients qui devront être ajoutés.

Je divise par deux chaque quantité afin d'en faire des essais à divers niveaux d'ingrédients actifs.

À cette étape, l'addition des ingrédients actifs au liquide a pour effet de provoquer la liaison entre les pigments et les ingrédients ajoutés. Ça précipite et ce précipité constitue le pigment à venir.

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Laver le pigment

Cette étape peut durer quelques jours puisque le pigment est rincé à répétition à l'aide d'un simple filtre à café. À chaque fois, la filtration se fait doucement jusqu'à ce que l'eau qui s'écoule du filtre soit presque limpide, ce qui signifie qu'il n'y a plus de résidu.

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Sécher le pigment

Pour éviter que le pigment ne sèche dans le filtre et risque de moisir puisque trop à l'étroit, il est étendu sur une plaque et du papier parchemin pour débuter le séchage.
Le pourcentage d'humidité du local est surveillé afin que le taux d'humidité soit maintenu sous les 50%. En plus d'assurer une aération des lieux, l'inverse entraînerait l'apparition de moisissures - à éviter.

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Mettre en poudre et conserver

Enfin, l'étape finale du procédé consiste simplement à passer le pigment sec au pilon afin de l'entreposer sous forme de poudre.

Ici, sur l'image, la fleur d'épilobe - 8% d'alun.

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fleur d'épilobe - 10% d'alun

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épi sans fleur - 10% d'alun

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