
Hémérocalle fauve ou Lis d'un jour
Hemerocallis fulva

Le lis d'un jour, comme son nom l'indique, est une fleur qui a pour particularité son éphéméritude. En effet, au terme de sa première journée de fleuraison, elle débute sa décomposition, sitôt le soleil couché.
Cette fleur est ajoutée à bon nombre de jardins ornementaux en raison de son attrait visuel.
Quand j'étais enfant, je l'apercevais surtout dans les plates-bandes. Aujourd'hui, elle habite le bord des routes, des fossés et les battures. C'est d'ailleurs en bordure de la route 132 que je me suis permise d'en cueillir quelques-unes à des fins d'étude de couleurs.
Quelques informations recueillies :
Cette plante est originaire d'Europe. Elle fait maintenant partie de la flore dite spontanée.
Elle s'épanouit vers 9h00 le matin pour se refermer au coucher du soleil. Cette danse ne se répètera pas, elle ne dure qu'une journée. Le lendemain, la décomposition de la corolle s'amorce et la fleur tombe le surlendemain.
Stérile, cette fleur ne produit pas de fruit, elle emploie plutôt un mode de multiplication végétatif.
Elle est cultivée depuis près de cinq cents ans dans le monde.

Confection de pigments naturels à partir de l'Hémérocalle fauve - fleur

La cueillette
Sur la route, en direction de la terre familiale, je remarquai une belle talle d'hémérocalle. Sur le chemin du retour, je ne pus m'empêcher d'en prendre quelques-unes pour d'abord bien identifier la plante et l'observer.
Quelques jours passèrent avant que je ne retourne sur le terrain.
La fleur est belle et juteuse sous les doigts. Très vite, je remarque qu'elle devra être traitée dans un délai bref afin d'éviter qu'elle ne moisisse.


La décoction
La fleur fraîche est mise dans l'eau et portée à une température avoisinant l'ébullition. (facteurs importants : température/temps)
Elle se décolore peu à peu.
Environ soixante minutes sont nécessaires pour obtenir une extraction satisfaisante.
À noter qu'à cette étape, contrairement à l'encre, la couleur du liquide n'est pas forcément, voire parfois pas du tout celle du pigment final.
Filtrer et ajouter les ingrédients actifs
Une fois la décoction filtrée, je dois considérer le poids de liquide pour ensuite faire quelques calculs qui me permettront de déterminer la quantité d'ingrédients actifs (alun et carbonate de sodium) à y ajouter.
À cette étape, je peux diviser le liquide afin de tester l'alun à différents pourcentages (7, 8 ou 10%). Je valide le pH obtenu à l'aide de papier tournesol, ainsi je peux chiffrer chaque expérimentation et mieux saisir les résultats obtenus.
En fonction du pH, le pigment se plaque plus ou moins sur les ingrédients actifs. Le solide précipite au fond du contenant et le liquide reste en surface. Le précipité constitue le pigment à venir.

Laver le pigment
À l'aide d'un filtre à café, je filtre à quelques reprises le pigment. Cela permet d'abord d'enlever l'excédant d'eau, ensuite on ajoute de l'eau pure, cette eau se colore plus ou moins selon l'avancement du lavage. Idéalement, le pigment ne doit pas sécher dans le filtre, il faut donc procéder dans un bref délai.
L'étape peut être répétée de trois à sept fois, tout dépend du pigment en question.
Il faut obtenir une eau de rinçage la plus limpide possible.

Sécher le pigment
Une fois le pigment bien lavé, il est étendu sur une plaque de papier parchemin en une couche fine. Le séchage doit être rapide, l'inverse entraînerait l'apparition de moisissures.

Mettre en poudre et conserver
À l'aide d'un pilon et d'un mortier, je mets en poudre les plaques de pigments séchés. Le plus finement possible, je broie le tout. Lorsque le pigment sera utilisé, il passera sous une molette qui le rendra encore plus fin.
L'hémérocalle m'a offert de nouvelles nuances de vert (pomme et forêt).

Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4, eau 5 et le pigment final - 7% d'alun