Fraisier des champs ou Petites fraises
Fragaria virginiana
Depuis toujours, les fraises ponctuent mes étés. Mes parents en faisaient la culture et, malgré cette abondance, nous raffolions des précieuses petites fraises, trouvailles de fossés, de gazon et de bordure de rivière.
Cette plante agit comme un phare dans le projet, elle me guide et me ramène à la source de mon intérêt marqué envers la nature.
Aujourd'hui, la petite fraise occupe mes journées pendant trois semaines de juin à juillet, j'en cueille des dizaines de litres. Mon corps exécute une répétition de mouvements, de plus en plus difficile avec les jours qui s'accumulent. Les doigts rougis, l'odeur me suit partout au cours de cette belle période fruitée. Mes sens, exposés à cette cueillette, prennent plaisir à redécouvrir le son des sauterelles, l'odeur de fraise, d'herbe et de chaleur estivale, le craquement des sols pauvres dans lesquelles les stolons s'étendent.
Quelques informations recueillies :
On retrouve deux sortes de petites fraises au Québec, le Fraisier américain (fraisier à vache ou des bois) et le Fraisier de Virginie (fraisier des champs). La principale distinction qu'on peut faire entre ces deux fruits est la profondeur des graines (achaines). La graine du fraisier des champs est plus enfoncée dans le réceptacle que celle du fraisier des bois, qui parait déposée sur la surface du fruit.
Le fraisier des bois ressemble davantage au fraisier cultivé puisqu'il présente un feuillage imposant à dents profondes.
Les deux espèces peuvent cohabiter sur un même terrain, le fraisier des bois aime l'ombre et le fraisier des champs peut se multiplier dans un sol sec et ensoleillé.
Confection de pigments naturels à partir de la petite (fraise)
La cueillette
Voici mon étape préférée, surtout lorsqu'il est question des petites fraises. Cette année, j'ai cueilli près de 30 litres de petites (fraises). Je n'en ai pris qu'une livre pour les tests de pigments, le reste de la cueillette ayant régalé les gourmands visiteurs des restaurant à qui je vends le produit.
La décoction
Ça sent bon le petit fruit, la confiture, l'été rougi. Les fruits se font réchauffer délicatement dans l'eau. Une décoction réussie doit être lente et douce afin de ne pas brûler le végétal. Ici, lorsque le bouillon fume, juste avant d'être en ébullition, je maintiens au moins une heure le tout. Après une heure, j'observe une décoloration du fruit et une coloration de l'eau et c'est exactement ce que je vise.
étapes manquantes (images) : filtrer et ajouter les ingrédients actifs (alun et carbonate de sodium)
Laver le pigment
Lorsque la magie a opérée, suite à l'addition du carbonate de sodium au mélange avec alun, il est temps de laisser décanter le pigment et de le nettoyer. Cette étape requiert de la patience puisqu'elle devra être répétée jusqu'à l'obtention d'un rejet en eau limpide. Ici, j'ai lavé quatre fois le pigment.
Sécher le pigment
Encore une fois, il faudra user de patience puisque le pigment doit sécher complètement avant l'étape suivante. On vise un résultat sans humidité afin d'obtenir une belle poudre colorée.
Mettre en poudre et conserver
Au terme de toutes ces étapes, il en résulte une petite quantité de précieux pigment. Ici, le pigment est gris-violet.
Eau 1, eau 2, eau 3, eau 4 et le pigment final