ton sol récolte nos intempéries - processus - 27 juin 2025
- pmissap
- 28 juin
- 2 min de lecture

Des nouvelles du champ — où le chevron prend forme entre terre et sculpture
Cette semaine, le trèfle incarnat a germé. Un peu plus tard que prévu — la météo a retardé le projet de deux semaines.
Hier et aujourd’hui, nous avons semé le lin Rowland.
Les moments de semences de chaque cultivar sont décalés afin d’arriver à une floraison simultanée.
crédits des photographies : Guillaume Gagnon
Le motif en chevrons continue de se déployer à travers le champ. Ce motif visible à la fois dans la structure de l'installation sculpturale que dans les lignes tracées sur la terre. Le chevron devient ainsi le fil conducteur du projet, une forme récurrente qui se déploie à la fois dans le végétal et le sculptural.Dans une section du champ, sur le trèfle incarnat, l’installation sculpturale évolue. Ce contraste — entre les végétaux qui poussent et les pièces qui s’installent — est pour moi essentiel : c’est le lien entre l'humain, l'art et la nature, un lien tissé par des gestes répétés, des ajustements constants.
Semer n’a pas été simple. Le sol sablonneux et argileux ne facilitait pas les choses, et certaines sections du champ restaient humides longtemps, ayant été saturées d’eau. Mercredi, nous avons dû attendre que le terrain sèche un peu avant de pouvoir avancer. Le travail du sol devient alors une danse avec les éléments. Et c’est exactement ça, aussi, l’essence de ce projet : vivre les aléas, comprendre les enjeux agricoles et les nommer. C’est un défi constant, un dialogue avec la terre qui se fait tout en adaptation.
Cette fois, nous avons semé à l’aide du petit semoir manuel 3 rangs, avec patience et précision. Cependant, certaines portions du champ ont dû être semées à la volée, car le sol était trop difficile à parcourir avec le semoir, ou la zone trop étroite. Chaque geste devient une réponse, une improvisation dictée par les conditions du terrain.
Travailler ainsi, manuellement, au cœur du vivant, en intégrant cette installation sculpturale à la culture du sol — tout cela s’inscrit dans une démarche artistique qui puise sa force dans le quotidien de l’agriculture. C'est vivre l'expérience de la terre, avec ses difficultés et ses beautés, mais aussi ses gestes ancestraux et ses apports modernes. Ce projet me pousse à réfléchir, à vivre et à faire l'expérience du processus au plus près.
📍 En bordure de la route 132, près du moulin du Petit Sault à L’Isle-Verte.
📅 Entre maintenant et novembre, un champ devient œuvre.
À travers cette démarche, j’aspire à rendre l’art actuel accessible au monde agricole, à créer des espaces de rencontre où les savoirs, les pratiques et les sensibilités se tissent ensemble, en terrain commun.
Ce projet est soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec et la MRC de Rivière-du-Loup.
Je remercie chaleureusement les partenaires du projet : Ferme Côte D’Or pour inc. (Christian Pettigrew), Ferme Damon et fils S.EN.C. (François et Abel Thériault), Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud (Marc Montpetit), la Table de concertation bioalimentaire du Bas-Saint-Laurent, la Fédération de l'UPA du Bas-Saint-Laurent, Imprimerie Publicom, ainsi que Apy-d (Joël Gingras) et Guillaume Gagnon qui m’offre une aide technique inestimable et l’équipe de Culture Bas-Saint-Laurent pour son soutien.
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