ton sol récolte nos intempéries - processus -19 juin 2025

une oeuvre au champ,  en bordure de la route 132, près du moulin du Petit Sault à L’Isle-Verte (Bas-Saint-Laurent)

ton sol récolte nos intempéries est un projet de création et de diffusion qui explore la précarité des récoltes, soumises aux impondérables de la nature, et s’inspire de l’esthétique liée à la transformation des cultures agricoles via des méthodes traditionnelles. Il se veut un hommage aux familles d’agriculteurs, à l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui, avec leurs enfants, cultivaient la terre pour se nourrir et se vêtir.

Avant même que ce projet ne soit évalué par le comité de sélection de l'entente de partenariat territorial, les futurs partenaires ont pris le temps de m’écouter, de discuter avec moi. Leur accueil et leurs échanges ont nourri ma démarche.

Je remercie chaleureusement les partenaires du projet : Ferme Côte D’Or Inc., Ferme Damon et fils, le Groupe conseil agricole de la Côte-du-Sud, la Table de concertation bioalimentaire du Bas-SAint-Laurent, la Fédération de l'UPA du Bas-SAint-Laurent, Apy-D (Joël Gingras).

Entre maintenant et novembre, un champ devient œuvre.

Semé de lin, de canola, de sarrasin et de trèfle incarnat, ce paysage vivant s’épanouit peu à peu, comme un tableau qui se déploie au rythme des saisons.

Ce projet me rend particulièrement fière. Il me permet une intervention directe au champ, au cœur même du vivant.

Le sol est en préparation depuis l’automne dernier : nous avons d’abord labouré, puis déchaumé à plusieurs reprises, pour créer les conditions nécessaires à l’émergence d’un dessin végétal. Cette étape fondamentale s’est faite accompagnée de mon oncle et de mon père, à l’aide de la machinerie agricole.

Dans les prochains jours, je sèmerai certaines espèces à l’aide d’un petit semoir manuel, tandis que le trèfle incarnat a été semé dimanche dernier par mon père et son semoir. Une collaboration précieuse, enracinée dans l’histoire familiale et transmise par les gestes partagés - l’intergénérationnelle qui m’émeut profondément.

Le projet mêle dessin végétal, installation sculpturale et collages numériques.

Il s’inspire autant des gestes agricoles que des codes culturels, avec une sensibilité singulière : celle d’une fille de générations d’agricultrices et d’agriculteurs, qui choisit de vivre — pleinement — les étapes, les rythmes et les imprévus du travail de la terre à travers une démarche artistique.

Par ma pratique artistique, j’aspire à rendre l’art actuel accessible au monde agricole, à créer des espaces de rencontre où les savoirs, les pratiques et les sensibilités se tissent ensemble, en terrain commun.